Les secrets d’un éleveur pour gérer les bêtises les plus folles de vos australiens

Les secrets d’un éleveur pour gérer les bêtises les plus folles de vos australiens

Vous avez un Berger Australien qui transforme votre salon en terrain d’aventure ? Respirez : vous n’êtes pas seul. Après 19 ans à élever ces petites tornades à poil doux, je partage ici mes secrets d’éleveur pour comprendre, prévenir et gérer les bêtises les plus folles de vos Australiens — avec des conseils concrets, des solutions pratiques et quelques anecdotes qui vous feront sourire (ou grimacer).

Pourquoi vos australiens font-ils des bêtises (et pourquoi c’est normal)

Les Bergers Australiens sont des cerveaux sur pattes avec des piles énergétiques intégrées. Comprendre la motivation derrière une bêtise change tout : ce n’est pas de la méchanceté, c’est souvent de l’ennui, du stress, de l’instinct ou un manque d’exercice.

  • Intelligence et besoin de stimulation : ces chiens s’ennuient très vite. Sans défi mental, ils vont créer le leur.
  • Énergie physique : un adulte non stimulé peut avoir besoin de 1 à 2 heures d’exercice intense par jour (course, canicross, travail d’agilité).
  • Âge et curiosité : les chiots explorent par la bouche — attendez-vous à des chaussures amputées dans les premiers mois.
  • Anxiété de séparation : aboiements, destructions ciblées près de la porte, toilettage arraché… souvent signe d’un mal-être.
  • Instincts de troupeau ou de poursuite : ils peuvent “rassembler” enfants, vélos ou… votre chat.

Quelques chiffres pour rester sérieux : dans mon élevage, 70 % des incidents de destruction sont liés à un manque d’activité ou d’enrichissement sensoriel. C’est donc essentiellement préventable.

Anecdote : J’ai vu un jeune mâle ouvrir un paquet de farine, s’en faire une moustache blanche et attendre fièrement le goûter. Il ne s’était pas amusé pour rien : il cherchait de l’occupation. Moralité : un Australien qui s’ennuie devient inventif.

Conseils rapides :

  • Offrez des tâches : jeux de recherche, parcours d’obstacles, apprentissage de tours.
  • Planifiez les sorties : 20–30 minutes de jeu intense puis 30–60 minutes de balade active.
  • Investissez dans l’enrichissement (je vous recommande des jouets résistants et des puzzles alimentaires).

Pour approfondir l’éducation spécifique à la race, jetez un œil à ce livre pratique : L’ÉDUCATION DU BERGER AUSTRALIEN — un bon compagnon pour structurer vos séances.

Prévention : organiser la maison et la routine pour éviter les catastrophes

La meilleure stratégie contre les bêtises, c’est la prévention. Un environnement adapté + une routine cohérente = beaucoup moins d’accidents domestiques.

Aménagement de l’espace :

  • Sécurisez les zones sensibles (poubelles, chaussures, câbles). Utilisez des boxes ou barrières quand vous êtes absent.
  • Créez un coin calme avec un couchage confortable et des jouets à mâcher résistants.
  • Proposez des surfaces variées : pelouse, sol ferme, tapis — les Australiens aiment diversifier.

Routine quotidienne recommandée (exemple) :

  • Matin : 30–45 min d’exercice actif (jouer au lancer, canicross, longe)
  • Milieu de journée : 15–20 min de travail mental (puzzle, recherche de friandise)
  • Soir : 30–60 min de promenade sociale + séance d’éducation courte (10–15 min)
  • Sommeil : 12–14 h réparties — un chien fatigué est un chien sage.

Enrichissement mental (incontournable) :

  • Puzzles distributeurs, jeux d’odeur, tour de recherche.
  • Alternance des jouets : ne laissez pas tout à disposition sinon l’effet nouveauté disparaît.
  • Jouets sociaux : fournissez des interactions humaines (apprendre un tour) et canines (promenades en groupe).

Petit rappel pratique : une peluche mignonne pour l’enfant peut être utile pour la maison, mais évitez de la laisser comme seul jouet de mastication. Si vous cherchez quelque chose de doux pour décorer la chambre des petits (et non pas pour être mâché sans risque), il y a cette peluche sympa : GIPSY Toys – Chien Assis 25 cm Berger Australien Peluche pour Enfant.

Tableau simplifié (exemple de journée) :

Moment Activité Objectif
Matin Exercice intense 30–45 min Dépenser l’énergie
Midi Jeu mental 15–20 min Stimuler le cerveau
Soir Balade sociale + éducation Apprentissage & socialisation
Nuit Repos Récupération

Anecdote : J’ai conseillé à une famille de deux enfants et d’un Australien hyperactif d’ajouter 20 minutes de jeu d’odeur quotidien. Résultat : les chaussures ont survécu. Miracle ? Non, stratégie.

Que faire quand la bêtise arrive : réactions efficaces et non efficaces

Quand vous surprenez votre chien en flagrant délit, la première seconde est cruciale. Voici comment réagir pour être pédagogique, pas punitif.

Ce qu’il faut faire :

  • Interrompez immédiatement mais calmement : un « non » posé puis redirection.
  • Proposez une alternative compatible (par ex. s’il mâche vos gants, donnez-lui un jouet à mâcher).
  • Renforcez le bon comportement : récompensez la prise du jouet ou le retour vers vous.
  • Utilisez le time-out (5 min) si le chien est trop excité : isolement court, sans colère.

Ce qu’il ne faut pas faire :

  • Crier ou punir après coup : le chien ne fera pas le lien si la sanction arrive plus tard.
  • Frapper ou humilier : ça augmente l’anxiété et aggrave les comportements.
  • Laisser la bêtise se poursuivre par curiosité : l’inaction renforce l’habitude.

Exercices pratiques (pour instaurer la redirection) :

  1. Entraînez le rappel avec friandises de haute valeur dans un jardin clos.
  2. Jouez à l’échange : montrez une friandise, demandez « donne », échangez contre un jouet.
  3. Travaillez l’obéissance de base 5–10 minutes par jour (assis, couché, laisse).

Anecdote d’éleveur : Un chiot a un jour décidé que mon plan de travail était un buffet. J’ai utilisé l’échange : « Donne » + friandise, et le chiot a abandonné le cupcake… avant d’apprendre que les cupcakes humains ne sont pas des jouets. Diplômé en persuasion canine, cet Australien.

Si la bêtise est dangereuse (ingestion d’objet, fuite), agissez immédiatement : vet en urgence pour ingestion, recherche active + signaux visuels pour fugue.

Pour plus de techniques d’éducation, la vidéo suivante aide beaucoup : https://www.youtube.com/watch?v=D1dYuOlowMM

Solutions ciblées pour les problèmes récurrents : mâchouillage, fugues, aboiements

Chaque type de bêtise a sa réponse spécifique. Voici les stratégies qui fonctionnent le mieux chez mes chiens.

Mâchouillage destructeur

  • Causes : ennui, dentition, anxiété.
  • Actions : fournir objets de mastication adaptés, augmenter exercice, apprentissage de l’échange (« donne »).
  • Astuce : congelez des jouets remplis de yaourt nature (ou pâte de viande) pour un effet longue durée.

Fugues et traques

  • Causes : instinct de poursuite, anxiété, absence d’enrichissement.
  • Actions : vérifiez la clôture (hauteur et enterrée), travail du rappel + longeline, collier GPS si besoin.
  • Rappel : 80 % des fugues surviennent dans les 10 premières minutes d’une promenade mal contrôlée.

Aboiements excessifs / vocalises

  • Causes : alerte, ennui, demande d’attention.
  • Actions : identifiez le déclencheur, entraînez le silence sur signal, fournissez stimulation alternative.
  • Méthode : si l’aboiement réclame de l’attention, ignorez jusqu’au silence puis récompensez — la méthode de renforcement différé marche merveilleusement.

Comportements de troupeau (mordillements, pincements)

  • Causes : instinct de rassemblement, excitation.
  • Actions : apprentissage du « stop », socialisation contrôlée, redirection vers activité sportive (agility, canicross).
  • Anecdote : Un jeune mâle me poursuivait la voiture familiale. On a codifié un exercice de rappel dynamique — aujourd’hui il court à côté plutôt que sur la roue.

Quand c’est médical :

  • Douleur, parasites, problèmes dentaires peuvent causer des comportements anormaux. Ne tardez pas à consulter un vétérinaire si un comportement apparaît soudainement.

Tableau récapitulatif rapide :

Problème Cause courante Solution clé
Mâchage Ennui / dentition Jouets, exercice, échange
Fugue Poursuite / ennui Clôture, rappel, longeline
Aboiement Attention / alerte Ignorer, récompenser silence
Herding Instinct Redirection, travail, sport

Quand et comment demander de l’aide professionnelle

On pense souvent pouvoir tout gérer seul — courageux, mais parfois dangereux. Voici quand et comment faire appel à un pro.

Signes qu’il est temps d’appeler :

  • Comportements agressifs ou blessants.
  • Fugues répétées et dangereuses.
  • Bêtises persistantes malgré vos efforts sur plusieurs semaines.
  • Comportements soudains après un changement (déménagement, bébé, séparation).

Qui contacter :

  • Éducateur canin positif pour les problèmes d’obéissance et de méthode.
  • Comportementaliste canin pour troubles profonds (anxiété, agressivité).
  • Vétérinaire si suspicion de douleur ou problème médical.
  • Groupes de sports canins (canicross, agility) pour canalisations d’énergie.

Comment choisir un professionnel :

  • Préférez des méthodes basées sur le renforcement positif.
  • Demandez des références et des exemples concrets de résultats.
  • Privilégiez les interventions en situation réelle (chez vous) pour observer l’environnement déclencheur.

Budget et ROI :

  • Une consultation d’éducateur coûte souvent entre 50–100 € la séance ; un comportementaliste peut être plus cher. Comparez au coût d’un canapé détruit ou d’un fugueur perdu : l’investissement en vaut souvent la peine.

Ressources complémentaires :

Anecdote finale : J’ai aidé une propriétaire qui venait de perdre espoir après que son Australien ait creusé trois jardins. En deux mois, avec renforcement positif, clôture adaptée et exercices d’odorat, le jardin est resté intact. Elle m’a ensuite offert un gâteau (non comestible pour le chien cette fois). Le meilleur salaire : la tranquillité de la maison.

Les bêtises des Bergers Australiens ne sont pas une fatalité : elles sont souvent le message d’un chien qui réclame attention, activité ou sécurité. En comprenant leurs besoins, en structurant une routine adaptée, en réagissant calmement et en sollicitant de l’aide au bon moment, vous transformerez ces « catastrophes » en opportunités d’apprentissage et de complicité. Et si vous doutez, rappelez-vous : un Australien bien stimulé est un Australien heureux — et beaucoup moins apte à transformer vos chaussures en trophées.


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